Dans une bourgade des environs de Margritta, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait, il n'y a pas longtemps un hidalgo.[...] Or il faut savoir que cet hidalgo, dans les moments où il restait oisif, c'est à dire à peut près toute l'année, s'adonnait à lire des livres de chevalerie. ,[...]Mais de tous ces livres, nul ne lui paraissait aussi parfait que ceux composés par Alessio de Cavatore [...] Avec ces propos et d'autres semblables, le pauvre homme perdait le jugement. [...] Maintes fois, il avait disputé, avec le prêtre de Myrmida du pays, homme docte et gradué à Bilbali, sur la question de savoir lequel avait été le meilleur chevalier, de Gilles le Breton ou de Sigmar des Umberrogen. [...] Enfin notre hidalgo s'acharna tellement à sa lecture [...] Qu'à force de dormir peu et de lire beaucoup, il se dessècha le cerveau de manière qu'il vint à perdre l'esprit. [...] Il lui parût convenable [...] de se faire chevalier errant. [...] (Au ...